Coopération
CARI à l'AGRF 2018 à Kigali, Rwanda
Collaboration et partenariat pour œuvrer à l'autosuffisance en riz en Afrique
Ces dernières années, l'Afrique et les économies du continent ont montré des signes de progrès, ce qui a permis d'améliorer les moyens de subsistance de millions de personnes. Néanmoins, le secteur agricole africain doit non seulement suivre le rythme du développement économique, mais aussi croître plus rapidement et durablement, produire des rendements plus élevés, contribuer à la sécurité alimentaire, augmenter les revenus, créer des emplois et contribuer à des opportunités économiques plus larges tout en gérant durablement les ressources naturelles. Pour surmonter les pénuries alimentaires et passer à l'autosuffisance et aux excédents, le secteur a besoin de nouvelles impulsions.
En appliquant une approche par chaîne de valeur, CARI et ses partenaires publics et privés ont pu toucher plus de 750 000 bénéficiaires depuis 2014, qui ont augmenté leurs revenus et amélioré leur sécurité alimentaire. Plus de 143 900 agriculteurs à faibles revenus ont été activement engagés dans la chaîne de valeur du riz dans quatre pays africains : Burkina Faso, Ghana, Nigeria et Tanzanie. Plus de 173 600 petits exploitants ont été formés aux bonnes pratiques agricoles et plus de 137 200 à l'école d'agriculture. En suivant ces pratiques, une augmentation remarquable du rendement par hectare a été enregistrée (jusqu'à 136% dans les systèmes de production irrigués et 185% dans les systèmes de production pluviaux). Par conséquent, la première phase de mise en œuvre du programme CARI a été un succès fondamental.
Forte de ces succès, l'Initiative pour une riziculture africaine compétitive a été commandée pour une deuxième phase, au cours de laquelle l'échange de connaissances et la coopération joueront un rôle crucial et plus important.
L'échange d'expériences liées à la productivité, aux modèles commerciaux, à l'utilisation des intrants de production, aux services financiers et à l'élaboration des politiques permet de transposer à plus grande échelle les approches éprouvées et de favoriser la chaîne de valeur du riz dans tous les pays africains. Dans le cadre du partenariat multi-acteurs MAP4Rice, d'autres parties prenantes du secteur du riz sont activement engagées afin d'accroître collectivement les impacts et d'améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants rizicoles et de leurs familles.
Une approche multi-acteurs avec l'implication de différents groupes de parties prenantes permet de rassembler différentes expertises et ressources. Lors du petit-déjeuner conjoint avec l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), un panel de haut niveau composé de représentants de diverses organisations a discuté du rôle important que joue le riz en Afrique, de la transformation et du leadership nécessaires pour développer durablement le secteur et des opportunités offertes par les partenariats. La chaîne de valeur du riz en Afrique se caractérise par de faibles rendements, une transformation médiocre et des liens insuffisants avec la chaîne de valeur. Ce sont des obstacles pour surmonter la dépendance aux importations de nombreux pays africains et devenir autosuffisants. Une véritable transformation est nécessaire, qui exige des changements et des remises en question.
« Nous n'avons pas d'autre choix »
une affirmation qui est revenue à plusieurs reprises au cours des discussions.
Il est apparu qu'il est insuffisant de se contenter de relier les agriculteurs aux marchés, de travailler à la sécurité alimentaire en continuant à mettre en œuvre des projets uniques et délimités. Au lieu de cela, des approches holistiques de la chaîne de valeur sont nécessaires, tout en tenant compte des perspectives multidimensionnelles et de la réflexion sur les systèmes alimentaires (améliorer la nutrition et les moyens de subsistance tout en gérant durablement les ressources naturelles), qui doivent être étendues collectivement pour permettre à une population plus large d'en bénéficier. Si les investissements nationaux dans les infrastructures sont nécessaires, une approche régionale de la coordination et de la collaboration ainsi qu'une bonne gouvernance à tous les niveaux sont essentielles pour réduire la pauvreté.
L'importance du sujet pour le continent est soulignée par l'audience de haut rang de la session. Le ministre fédéral de l'agriculture et du développement rural de la République de Côte d'Ivoire, le chef d'unité et directeur par intérim pour le développement rural, la sécurité alimentaire et la nutrition de la Commission européenne, le spécialiste principal de la sécurité alimentaire et du développement durable de la Banque islamique de développement, entre autres, ont participé activement aux discussions. Tous les intervenants ont souligné leur soutien au secteur du riz et à l'approche de partenariat multi-acteurs.
« Le Nigeria importe du riz pour une valeur de 5 millions de dollars US par jour. »
Dans son discours de clôture, le ministre du ministère fédéral de l'agriculture et du développement rural (FMARD) de la République fédérale du Nigeria, M. Chief Audu Ogbeh, a encouragé tous les groupes de parties prenantes présents dans leurs efforts et a assuré son engagement à soutenir le secteur du riz au Nigeria.